#6.2 : L'Ecrivaillon Vaillant de Lordius

Publié le par Mina

lordiusB La sixième session d''On attend de vous lire ! se poursuit avec Lordius

Sa nouvelle aborde le thème : "L'avenir n'est qu'une nuit noire". Bonne lecture !

 

 


 

L’écrivaillon vaillant

 

Ça faisait des années que j’écrivais des romans poussifs. Fantasy pour la jeunesse, Fantastique pour adultes, romances pour femmes, thrillers pour tous : je m’étais frotté à pas mal de genres au gré de mon inspiration et de que je croyais déceler des goûts – l’envie me prend de l’écrire en un mot tant je suis désabusé – des lecteurs. Hélas ! Aucun éditeur ne voulait de ma prose. J’étais médiocre. Persévérant mais médiocre.

J’allais toutes les semaines à un atelier d’écriture. Oh, pas pour progresser, ça je n’y croyais plus. Non, plutôt pour fréquenter d’autres plumitifs aussi médiocres que moi. Je les imaginais même encore plus quelconques que moi pour me rassurer, me sentir fort en relatif. En vain. L’avenir m’apparaissait comme une nuit grise de morosité.

Un mardi soir où j’étais venu, en trainant les pieds comme souvent, une nouvelle recrue s’est présentée. Des nouvelles têtes, on en voyait souvent, mais la plupart ne persévéraient pas, car écrire demande un effort soutenu comme une course d’endurance. C’était une femme sans âge, maigre et sans grâce physique. En se présentant, elle raconta les mêmes banalités que la plupart des membres de notre club de ramassis d’écrivaillons :

— Je m’appelle Émilie, j’essaie d’écrire depuis longtemps. J’espère que la dynamique de groupe va me motiver.

Bon courage ma fille, pensai-je, tu vas en avoir besoin.

Comme d’habitude, on a tous écrit notre texte et on a l’a lu aux autres à tour de rôle. C’est alors que j’ai prêté attention à Émilie. Son texte m’apparut nul au niveau de l’intrigue, mais par contre le style, alors là ! Époustouflant ! Poétique, en fait. La bougresse écrivait des poèmes en prose, avec une spontanéité qui tutoyait la virtuosité.

À la fin de la séance, j’ai voulu donner le manuscrit de mon dernier roman à relire à celui que je considérais comme le numéro deux de l’atelier (le numéro un, c’était moi dans mon classement personnel dérisoire et puéril). Hélas ! Il se déclara débordé et déclina ma demande. Il devait en avoir marre de relire mes romans médiocres. Je le dégradai aussitôt et in petto à la place de numéro trois.

Consterné et résigné, je balayai d’un regard désespéré mes compagnons d’un soir d’infortune littéraire en quête d’un autre relecteur. Cécile, une enseignante retraitée, n’appréciait pas ma prose, à l’instar des éditeurs. Ali, un jeune journaliste, n’était pas assez assidu : je risquais d’attendre ses corrections de longues semaines. Or j’aimais aller vite en tout, même dans le mur. Jean, l’animateur de l’atelier, aurait théoriquement dû être le meilleur relecteur. Hélas ! L’enflure ne corrigeait même pas les fautes de frappe ! Trouver et fidéliser un bon relecteur relève de la gageure. Malgré mes efforts et peut-être à cause de mon asociabilité frisant la misanthropie, je n’en avais jamais trouvé.

Restait Émilie, la nouvelle. Je ne savais pas ce qu’elle valait comme relectrice. Mais comme en amour, il n’y a pas d’autre choix que de tester. Elle accepta. Je priai le dieu de la Littérature et ses anges-muses pour qu’Émilie revienne la semaine d’après. Ce dieu, je l’avais déjà beaucoup sollicité sans succès quand j’envoyais mes torchons aux foutus éditeurs. J’étais tellement désespéré qu’à cette époque je croyais même plus à son existence, mécréant que j’étais ! Peut-être que mes prières n’aboutissaient pas parce que dans le même temps, je maudissais les éditeurs dédaigneux. Ce n’était plus de l’amertume que j’éprouvais, c’était du dégoût et même pire : de l’âcre désespoir. La nuit virait du gris au noir.

Émilie revint le mardi suivant avec le manuscrit corrigé. Et quelle correction ! Des paragraphes entiers réécrits. Elle me déclara que la trame de l’histoire était haletante, les dialogues bondissants, la psychologie des personnages correcte. Par contre, elle avait retouché, disait-elle, le style. Elle avait dû y passer un temps dingue. D’ailleurs, les corrections s’arrêtaient à la moitié du manuscrit. Je balbutiai quelques remerciements et rentrai dare-dare examiner l’état du blessé après soins.

Elle avait su garder le fond et embellir la forme par des phrases simples et éclatantes. Ses métaphores originales sonnaient juste. Son sens du rythme envoutait. J’avais enfin trouvé la perle rare. Je m’aperçus qu’elle et moi, on se complétait en écriture. Le style, comme disait Céline, c’est très difficile. Peu s’y attèlent avec brio. La lune commençait peut-être à éclairer la nuit de mon avenir !

Le mardi suivant, le cœur bondissant d’un espoir nouveau au goût sucré après tant d’années amères, je la complimentai avec chaleur sur ses corrections et lui demandai de traiter la seconde partie.

Une semaine plus tard, sa jolie petite écriture manuscrite violette courait sur toutes les pages, serpentait entre toutes les lignes, réduisait les marges à néant et même défrichaient les versos vierges. Objectif accompli.

Hélas ! J’aurais dû en rester là. Mais l’être humain n’est jamais rassasié, tel un glouton frénétique qui conquiert et dévore tout sur son passage jusqu’à ce qu’il se casse les dents.

En quittant l’atelier, nous devisâmes en nous dirigeant vers le métro. J’essayai d’en savoir plus sur elle. Elle resta évasive, paraissait fatiguée. Mais de quoi ? Elle m’intriguait. Je ne parvenais pas à percer sa carapace. Au moment de se séparer, je me jetai à l’eau :

— On pourrait se revoir, dis-je en arborant mon meilleur demi-sourire, celui qui avait fait succomber une ou deux femmes il y avait très longtemps.

Ça faisait un peu dragueur. Pourtant, mon but à ce moment était avant tout littéraire : je ne voulais pas perdre le précieux renfort de la petite écriture violette gracieuse, quoiqu’irrévérencieuse, celle qui jetait à bas ma prose chérie mais boiteuse.

— Oui, à l’atelier d’écriture.

Une façon diplomate de refuser. Tel un boxeur sonné, je m’accrochai :

— Ce serait bien de se voir en dehors. J’apprécie vraiment tes relectures. Je voudrais te passer d’autres textes.

— On verra…

— Tu viens mardi prochain ?

— Non, je ne viendrai plus. J’ai des trucs à faire le mardi.

— Ah ! Tu vois... On peut pas se voir à l’atelier, donc. File-moi ton numéro de mobile, s’il te plaît.

Elle s’exécuta sans enthousiasme, plus pour se débarrasser de moi qu’autre chose. Sans même un au revoir, elle disparut dans les couloirs du métro d’un pas traînant. Je me suis dit que je ne la reverrais jamais, ma relectrice idéale. Les nuages avaient pris d’assaut la lune naissante.

***

Je pris en compte ses retouches et envoyai le manuscrit à divers éditeurs, en commençant par les plus grands. Je laissai passer quelques jours avant d’appeler le mobile d’Émilie. Sur messagerie. Je bafouillai quelques mots maladroits, laissant sans conviction mon numéro de mobile.

En raccrochant, je m’aperçus que mon cœur saignait. Je voulais plus que son écriture violette magique. J’étais stupidement et insidieusement tombé amoureux d’elle, non pas pour son physique comme souvent même si on refuse de l’admettre, ni même pour sa personnalité mystérieuse, mais bien à cause de son don poétique, de son écriture transcendante qui embellissait mes histoires, polissait un joyau trop brut.

Je n’osais pas l’appeler. Je consultais souvent mon mobile, dans l’espoir qu’elle me recontacte, comme j’avais si souvent espéré en vain l’appel des foutus éditeurs. Elle ne venait plus à l’atelier d’écriture.

Quelques semaines plus tard, mon mobile sonne. Vu que je ne fréquente personne ou presque, mon cœur endolori bondit : ça ne peut être qu’elle ! Eh bien non : c’est… le grand éditeur Gallimort ! Mon manuscrit est accepté. Je vais, cours, vole, venge ces années à ronger mon frein.

Signature du contrat, corrections de l’éditeur, choix de la couverture, du texte de la quatrième de couv, ça prend quelques semaines.

J’appelle Émilie : j’ai une bonne raison cette fois. À ma surprise, elle répond.

— Mon roman est accepté chez Gallimort ! C’est grâce à tes corrections. Elles ont fait la différence. Je te l’avais dit : on fait la paire tous les deux.

— C’est bien, répond-elle d’un ton détaché.

C’est tout ? Je reviens à la charge, avec la persévérance qui me caractérise :

— Gallimort, tu te rends compte ? C’est formidable !

— Oui.

— Je t’invite au resto pour te remercier.

— Désolée, soupire-t-elle, cela ne va pas être possible. Je…

Là, je craque, je la supplie presque :

— Je t’en prie, j’aimerais tant te revoir.

— Il ne faut pas t’attacher à moi, je vais partir. Oublie-moi.

— Où ça ? On reste en contact, hein ? On…

— Adieu Lordius.

Elle raccroche.

Je sors le précieux manuscrit qu’elle a annoté, retouché, réécrit, transcendé. Je scrute avec ferveur la merveilleuse petite écriture violette comme un archéologue contemplerait un parchemin antique. Les larmes me viennent. Je tente de les tarir par la bière. Elles redoublent. D’habitude, j’évacue l’éthanol par la sueur du sport. Cette fois, il s’écoule par mes yeux. Cette fille à la plume envoûtante, pourquoi me repousse-t-elle ? Tant pis si elle ne veut plus corriger mes textes foireux. C’est son amour que je veux. Je l’aime par affinité. Je reconnais que c’est grotesque de ma part, un caprice juvénile : je n’ai pas discuté avec elle plus d’une heure en tout. Certes, mais il y a la trace de l’écriture violette, symbole de sa virtuosité, plus prégnante que n’importe quel souvenir évanescent.

Oublie-moi. Comment pourrais-je extraire de ma mémoire tant de verve poétique, tant de mots synergiques auxquels le quotidien me ramène avec cruauté ? La promotion du roman me rattache à Émilie sans cesse ! La poétesse m’a enchaîné à ses Fleurs du mal de l’absence, du dédain, du rejet, telles des plantes grimpantes constrictrices. Ô temps suspends ton vol ! et vous, heures propices ! ramenez votre cours à l’atelier d’écriture quand j’y retrouvais l’inaccessible amour. La magnifique nature verdoie autour de moi sous la forme du succès littéraire que j’ai tant appelé de mes vœux. Pourtant, il a deux trous rouges au côté droit de l’âme, l’écrivaillon flapi, tel le dormeur du Val. La poétesse est bien comme l’Albatros de Baudelaire : son physique quelconque se transcende dès qu’elle prend son envol stylistique et poétique.

***

Le roman se vendit très bien, surtout pour un auteur inconnu. Pour oublier mon spleen et surfer sur la notoriété fraîche de Lordius, je me lançai dans l’écriture d’un nouveau roman. Je tentai de m’inspirer du style magnifique d’Émilie, sans succès. Avec réticence, Gallimort accepta le manuscrit. Le directeur de collection me signifia que ce manuscrit n’était pas à la hauteur du précédent, mais qu’on rencontrerait peut-être le succès grâce à mon nom désormais connu.

En fait, ce fut un bide commercial retentissant. Comme on dit, plus on monte, plus dure sera la chute. J’avais perdu Émilie, le succès et l’envie d’écrire. Ça faisait beaucoup d’échecs. Comme dans les stéréotypes de stars déchues, je tombai dans l’oisiveté et l’alcool. J’arrêtai même de lire, c’est dire si j’étais désespéré. Sombre, l’avenir.

Parfois, quand la brise de l’espérance chassait les brumes éthyliques anesthésiantes, je passais à l’atelier d’écriture. Pas pour écrire : au diable cette obsession qui ne m’avait apporté que tourment et frustration ! J’espérais y retrouver Émilie. Hélas ! Je repartais la tête et le moral bas, la gorge assoiffée d’éthanol anxiolytique.

Finalement, je laissai tomber l’atelier de torture.

C’est le sport que je me forçais à faire chaque matin qui me maintenait au bord de l’abime. Vélo et course à pied, mouvement et essoufflement endiguaient les méfaits de l’alcool. Un jour d’hiver froid et pluvieux, pourtant, je m’effondrai sur le bitume, terrassé par la cuite de la veille, tel le taureau courageux qui a encaissé trop de piques du toréador et se couche à regret, les flancs ensanglantés, la vie fuyante. Je n’arrivais même plus à faire du sport, il fallait réagir avant la mise à mort.

Dans un sursaut vital, je soignai ma dépression à coups de cachets et laissai de côté au prix d’un effort surhumain la bouteille. Je survivais.

Mon mobile sonna pour la première fois depuis longtemps. Émilie ! J’étais si abasourdi que j’eus un mal de chien, pire, un mal d’humain à aligner trois mots. Elle me proposait de déjeuner ensemble au resto. Tout simplement, comme si on s’était vu la semaine précédente.

Enfin, je ne ressentais plus l’envie presque irrépressible de boire. Je voyais l’aube se lever sur mon futur.

On s’est donné rendez-vous dans un bistro parisien typique : bruyant, bondé, cher et exigu. Émilie avait meilleure mine que lors de notre dernière rencontre à l’atelier d’écriture qui remontait à plus de deux ans. Elle paraissait plus belle que dans mon souvenir, sûrement grâce à mes sentiments dévorants qui abusaient mes sens atrophiés par les épreuves. Elle était moins maigre aussi. Ses grands yeux noirs paraissaient plus luisants, les cernes en dessous avaient disparu. Sa nouvelle coiffure ultra-courte lui donnait un air garçonne assez fascinant, renforcé par ses larges épaules et sa poitrine menue.

Elle me souriait, elle qui avait voulu que je l’oublie, elle dont la glace m’avait brisé.

— Tu as l’air fatigué, remarqua-t-elle.

— Oui. Euh… J’ai été malade, je sors juste de convalescence. Toi par contre, tu sembles en pleine forme.

Elle sourit de plus belle. Vraiment, elle rayonnait d’énergie vitale et joyeuse. Ça me faisait chaud au cœur, d’autant que j’avais vécu en reclus nourri aux cachets depuis plusieurs mois.

— Moi aussi j’ai été malade. Je reviens de loin. Quand on s’est connus, les docteurs m’ont diagnostiqué un cancer de l’utérus. J’ai mis un temps fou, mais je suis guérie !

Je lui racontai brièvement le succès de notre roman puis l’échec du mien. Je jetai un voile pudique sur ma déchéance honteuse.

— On va rattraper le temps perdu ! s’exclama-t-elle.

Aussitôt un violent désir sexuel s’empara de moi. Je restai suspendu à ses lèvres. Depuis le début, c’était elle qui menait la valse de notre relation. Au premier temps, littérature arc-en-ciel ; au deuxième temps de la valse, souffrance d’absence ; et au troisième ? Je brûlais de saisir sa petite main offerte sur la table, mais il était trop tôt pour abattre mes cartes, vu les atouts minables de ma grosse paluche pataude.

— Je vais corriger ton nouveau manuscrit, si tu veux, reprit-elle.

— À l’encre violette, alors !

— Tu te souviens de ce détail ? Ça parle de quoi ton manuscrit ?

— Euh… C’est l’histoire d’un écrivain paumé et peu talentueux, mais persévérant. Un écrivaillon vaillant. Il rencontre une relectrice exceptionnelle, la Charline Baudelaire du XXIe siècle. Tout seul, il arrivait à rien. À deux, ils publièrent des best-sellers déchirants.

— De quel genre ?

— Des romances. Ce pauvre plumitif tombe amoureux de la poétesse et son amour l’inspire. Il est fou de son style. Ils se complètent comme aucun couple d’écrivains.

— Et ça se termine comment ?

— Écrivons déjà le début, mon âme, roucoulai-je en lui prenant la main et en priant Éros.

***

L’avenir s’annonçait ensoleillé. On vivait d’amour et d’écriture fraîche. Tandis que je rédigeais un chapitre, elle réécrivait le précédent. J’avais repris la lecture et abandonné les cachets. On lisait côte à côte, elle des poèmes, moi de tout sauf de la poésie qui m’était hermétique. On faisait du sport ensemble. C’est bon pour prévenir le cancer, dit-on, et Émilie craignait une rechute.

Crainte fondée : la bête létale tapie en elle se réveilla alors que nous finissions notre roman d’amour censé être le premier d’une série époustouflante.

Elle se battit contre la maladie, comme on dit. Elle y avait réchappé une première fois, je voulais croire qu’elle allait de nouveau passer entre les mailles du filet mortifère.

Quand elle dut se faire hospitaliser pour la chimio, je lui choisis une belle perruque : une coiffure courte qui lui allait si bien.

Je me remis à boire. Discrètement, car devant elle je devais paraître fort, fort comme elle. Je lui sortais des banalités, genre « bats-toi ! ». Elle me rétorqua que ce type de conseil angoissait le malade, comme si c’était sa faute si la maladie progressait.

Je lui affirmais qu’à sa guérison, on deviendrait le couple hétérosexuel le plus célèbre, le plus grand de toute l’Histoire. Jusqu’à présent, les seuls couples illustres étaient homosexuels : Alexandre et Héphaïston, Rimbaud et Verlaine, Simon et Garfunkel…

Je lui disais plein de trucs un peu fous, mais que je croyais iconoclastes ; je lui déclamais ses poèmes préférés qu’elle n’avait plus la force de lire. Je buvais comme trois ; je faisais du sport pour deux ; j’envoyai le manuscrit à Gallimort.

Enfin une bonne nouvelle, alors qu’elle maigrissait et s’affaiblissait sur son lit de souffrance :

— Mon âme ! (Toujours je l’appelais ainsi : j’avais emprunté ce mot doux à Baudelaire, je le préférais au rebattu ma chérie) Réjouis-toi : Gallimort a accepté notre manuscrit.

— Lordius, dès le début de la thérapie, j’ai demandé aux docteurs de me dire la vérité.

— Oh ! Tu sais, parfois ils se trompent…

— Je sens la vérité au plus profond de mon corps. Il est temps de nous séparer. Je suis transférée en soins palliatifs dans quelques jours. Terminus, mon Lordius... Tu vois, même mes rimes sont moribondes… Tu continueras à écrire sans moi, promets-le-moi.

— Certainement pas ! m’écriai-je, un ton plus haut que j’aurais voulu. Je n’y arriverai pas sans toi ! Ne m’abandonne pas !

— Ainsi sont les égoïstes hommes, soupira-t-elle.

Je me mis à pleurer, de chagrin, mais aussi de honte.

— Je te demande pardon, je perds un peu la tête…

— Ce n’est rien, mon âme. Comme nom d’artiste pour moi, je voudrais que tu fasses mettre Lordia sur notre dernière œuvre commune, le féminin latin de Lordius.

Dix jours après, elle me quittait. Notre roman fut un immense succès, bien supérieur à notre précédente collaboration.

Deux ans se sont écoulés. On vient de me diagnostiquer une cirrhose alcoolique. J’ai arrêté l’écriture à la mort de Lordia, à part ces mémoires. Voici ma toute dernière phrase écrite : l’avenir n’est qu’une nuit noire.

 

 


 

 

Voici donc la première nouvelle, à partir d'aujourd'hui et ce jusqu'au dimanche 18 novembre, vous allez pouvoir voter.
Petit rappel, un vote est un petit commentaire avec une note de 0 à 5, argumentée (^-^)


Cette dernière précision est de plus importante car une note seule n'a que peu d'intérêt et n'est pas très représentative. Je vous la demande seulement pour un petit bilan à la fin du mois mais je pense que ce qu'attendent vraiment les auteurs, c'est un petit avis. Merci  

 

 

Publié dans 6ème page

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Commenter cet article
C
Voilà une nouvelle pas très optimiste même si il y a des moments de grand boheur, mais le thème imposé n'est pas très gai non plus !<br /> Cela décrit assez bien, quoique de façon un peu caricaturale, (mais c'est un effet voulu par l'auteur)les affres de l'écrivain qui doit jongler entre l'histoire et le style. D'ailleurs, j'apprécie<br /> beaucoup le style de cette nouvelle qui allie à la fois un vocabulaire recherché et plus "simple".<br /> L'histoire et le thème m'ont beaucoup touché, même si cela se finit mal, mais c'est souvent le cas dans les grandes et belles histoires d'amour.<br /> Ma note est : 4/5
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M
<br /> <br /> Merci de ton vote Cookieandwhite (^-^)<br /> <br /> <br /> <br />
C
J'ai oublié l'essentiel, la note : 4/5
Répondre
M
<br /> <br /> Eh bien je suis désolée Cookieandwhite, je n'ai que ta note du coup...<br /> <br /> <br /> <br />