#3.3 : Histoire de la princesse à la voix d'or de Jeanne Corvellec

Publié le par Mina


jeannecorvellecBDernière auteur de cette troisième session d''On attend de vous lire ! un peu plus courte, Jeanne Corvellec

Elle nous propose une nouvelle sur le thème : "La parole est d'or". Bonne lecture !

 

 


 

            

Histoire de la princesse à la voix d'or

 

   Il était une fois un roi et une reine qui eurent pour premier et seul enfant une fille, qu’ils appelèrent Laurine. Toutes les fées les plus puissantes avaient été conviées à sa naissance. L’une lui donna de l’esprit ; l’autre, la beauté ; une troisième, la grâce. La quatrième dit qu’elle dessinerait et peindrait à la perfection. La cinquième lui promit la voix la plus mélodieuse de tout le royaume. La dernière, pour ne pas demeurer en reste et parce qu’elle était elle-même cupide, ajouta que son chant aurait la faculté de transformer en or tout ce vers quoi elle le dirigerait. C’était là un don assez étrange pour une princesse, mais ses parents surent s’en réjouir ; les coffres de l’État se vidaient presque à vue d’œil. Dès l’enfance, la petite Laurine fut confiée aux meilleurs maîtres de chant afin qu’elle développât son talent. En effet, seules les notes justes, bien articulées et bien tenues possédaient le pouvoir de la chrysopée.

            Or, en complément de sa voix d’ange, la princesse avait acquis une ouïe d’une extrême finesse. Elle allait ainsi sur ses neuf ans lorsqu’elle fut réveillée une nuit par une agitation inhabituelle au château. Effrayée, elle s’empressa d’aller trouver sa bonne, une dénommée Pivoine qui l’aimait tendrement. Quand elles sortirent ensemble dans le corridor, elles entendirent un cri : c’était la reine qu’on assassinait. Les traîtres avaient bien prévu leur affaire, et les couloirs étaient sombres et déserts. La petite fille et sa bonne se mirent à courir pour éviter de subir le même sort. « Nous devons nous enfuir, chuchota la princesse alors qu’elles reprenaient leur souffle, mais pas par la porte, car on nous arrêterait. Je connais un passage secret... » Malgré l’obscurité, elles le trouvèrent sans mal et de cette façon, s’échappèrent.

            Cependant, elles grelottaient et la nuit noire les entourait. Pivoine s’exclama : « Je ne peux vous abandonner ici ! S’ils ne vous tuent pas, vous mourrez de faim ou de froid. Voyons, j’ai une parente qui vit retirée au fond du bois ; elle acceptera peut-être de nous cacher chez elle quelque temps. » Elles se mirent en route et atteignirent la chaumière au lever du jour. Elles y furent accueillies par une vieille dame laide et revêche qui ne semblait porter aucune affection à Pivoine ni à quiconque d’autre. En apercevant Laurine, ses yeux méchants se rétrécirent encore davantage. « Les enfants, ça mange trop et c’est fainéant, grogna-t-elle quand elle comprit ce qu’on attendait d’elle. Je veux pas de ça ici ! » Elle allait claquer la porte au nez des visiteuses, lorsque Pivoine la retint : « Il y a peut-être un moyen de te payer en échange... » À ces mots, les rides de la vieille femme tremblèrent sous l’effet de ce qui devait être un sourire. La dernière de toutes, la passion de l’argent ne s’était pas encore éteinte dans cette créature. Encouragée, la bonne lui avoua alors le don de la princesse.

            Le séjour de Laurine et Pivoine chez la vieille s’allongea à quelques semaines, puis à quelques mois, et enfin à quelques années. Depuis que le roi et la reine avaient été poignardés dans leur sommeil, la princesse était activement recherchée par l’usurpateur. Il faisait peu de doute qu’il lui réservait la même fin. Aussi, malgré la vie misérable qu’elle y menait, Laurine restait de bon cœur à la masure. De son côté, la vieille s’était entichée non pas de la jeune fille, mais de sa capacité à chanter de l’or : jamais elle n’avait été aussi riche ni aussi heureuse. À mesure qu’elle s’habituait à son nouveau luxe, elle se mit pourtant à exiger davantage, et voulut bientôt que son hôtesse chantât tous les jours, du matin au soir. Laurine était presque grandie, mais elle craignait la vie au dehors et n’osait désobéir à sa logeuse. Elle s’exécuta, même si cela l’exténuait, et au bout de quelques semaines, sa voix s’enroua. Pivoine, qui tenait encore à sa chère maîtresse, s’interposa en sa faveur. La vieille fit d’abord mine de céder, mais cette nuit-là, elle ouvrit la porte de la chambre où Laurine et sa bonne dormait encore dans le même lit.

            Comme par le passé, l’oreille de la princesse l’avertit du danger ; elle se redressa au moment où la vieille commençait à étrangler sa jeune parente. Paniquée, Laurine oublia sa voix blessée et cria quelques notes claires qui figèrent aussitôt la mauvaise femme. Ses mains, hélas, s’étaient déjà refermées sur le cou de Pivoine, et le sortilège n’avait fait que solidifier l’étau ! En dépit de tous ses efforts, Laurine ne parvint pas à libérer sa bonne, qui expira son dernier souffle dans ses bras. Pleurant d’impuissance, elle entonna alors un chant éraillé jusqu’au petit matin, jusqu’à ce que la meurtrière fût semblable à une statue d’or et que son cœur fût rendu froid, dur et immobile.

            Le lendemain, Laurine quitta la chaumière et s’en fut aussi loin qu’elle put. Elle marcha pendant deux jours avant d’arriver en vue d’un château qui, bien que beaucoup plus petit que celui où elle était née, lui sembla un palais féérique en comparaison du taudis d’où elle venait. Quelqu’un l’arrêta à la porte : « Tu cherches du travail ? » lui demanda-t-il en la toisant. Elle hocha simplement la tête. Après toutes les misères et les peines que sa voix d’or lui avait causées, elle souhaitait ne plus jamais l’utiliser, pas même pour communiquer. « Quel est ton nom ? » Elle se pencha et, dans le sable fin qui recouvrait le sol à cet endroit, traça du bout du doigt : « Laure. » Le portier l’examina à nouveau avec curiosité. « Tu ne parles pas ? fit-il, et comme elle secouait la tête avec vigueur : Ne sait pas parler, mais sait écrire. Intéressant... Je crois qu’on pourra te trouver du travail. »

            On lui en trouva un en effet : quelques jours plus tard, lavée, peignée et nourrie, Laurine était nommée compagne et secrétaire de la fille du châtelain. Quoiqu’honorée par cette position, elle comprit rapidement les allusions du portier. Rosine parlait sans cesse, mais elle écoutait rarement. De même, sa correspondance était intense et verbeuse, si bien qu’elle s’était depuis longtemps lassée de tout rédiger elle-même. Laurine, dont l’éducation de princesse avait été prématurément interrompue, faisait beaucoup de fautes. Elle travaillait en revanche avec diligence, apprenait de ses erreurs et, non la moindre des qualités pour Rosine, ne l’interrompait jamais. Au bout de quelques mois, la fille du châtelain ne pouvait plus envisager de s’en séparer.

            La princesse, quant à elle, reprenait peu à peu contact avec le monde auquel elle avait été arrachée. Même sans vouloir en parler, on évoquait souvent la politique au château, et les opinions et rumeurs s’exprimaient d’autant plus librement devant Laurine, alias Laure, qu’on la croyait muette. La jeune fille apprit notamment que ses nouveaux maîtres déploraient non tant la mort de ses parents, mais la violence qu’il avait fallu employer. Ils avaient senti qu’on leur forçait la main, qu’on les poussait à choisir leur camp d’une façon qui manquait de douceur. Laurine était cependant stupéfaite de constater qu’en dehors de leur préoccupation pour leurs propres personnes, le châtelain et sa fille ne semblaient pas regretter le règne de son père. Bah, qu’importait ! Bon ou mauvais roi, il avait été lâchement tué, avec sa femme, pas moins, et sa fille si elle ne s’était pas enfuie... L’usurpateur avait du sang sur les mains qu’il ne réussirait jamais à laver. La princesse se rappelait ce qui était arrivé à la vieille dans sa propre chaumière. La même chose arriverait au roi dans son propre château.

            Alors que Laurine atteignait sa dix-huitième année, le nouveau roi organisa pour son propre anniversaire une grande fête qui devait durer plusieurs jours. Le châtelain et sa fille devaient évidemment s’y rendre, et elle irait avec eux en tant que compagne de Rosine. Les préparatifs seuls les occupèrent pendant plus d’une semaine, ce qui donna à la jeune fille tout le temps d’élaborer un plan. Elle emporta avec elle la plus jolie des vieilles robes que sa maîtresse lui avait données, ainsi que quelques ornements sans valeur. Au château royal, qui n’était autre que celui où elle avait grandi jusqu’à ses neuf ans, elle fut logée dans une plus petite chambre près des appartements de Rosine. Le premier soir, elle attendit que la nuit fût bien épaisse et que tout le château semblât endormi pour sortir la robe. Elle l’étendit sur son lit puis, se concentrant sur l’objet, elle entama à mi-voix une douce mélopée. Petit à petit, la robe se mit à scintiller, sa teinte vira lentement au jaune doré jusqu’à ce qu’elle ne fût plus cousue que de fils d’or éclatant.

            Ce que la princesse ignorait, c’était que sa chambrette avait un mur commun avec une autre chambre à coucher, celle du jeune frère du roi. Ce dernier souffrait d’insomnie chronique depuis que son aîné avait accédé au pouvoir ; les crimes qui avaient été commis pour le permettre pesaient sur sa conscience. Tandis qu’il veillait, comme souvent au beau milieu de la nuit, lui parvint aux oreilles la musique la plus harmonieuse et poignante qu’il eût jamais entendu produire par une voix humaine. Au début, il crut rêver, mais le chant se poursuivit si longtemps que le jeune prince s’endormit avant d’en entendre la fin. Le lendemain, mourant de curiosité, il demanda à la servante attachée à cette partie de l’étage, qui était la dame qui occupait la chambre dos à dos à la sienne. La femme lui répondit que ce n’était point une dame, mais une employée comme elle, seulement de plus haute fonction, et qu’elle était venue pour accompagner la fille d’un châtelain. Le prince en fut tout étonné.
            La nuit venue, Laurine posa soigneusement sur son guéridon les quelques colifichets qu’elle avait pu rassembler. Comme la veille, elle chanta une complainte de sa composition, et vit bientôt la parure changer d’aspect jusqu’à devenir des joyaux véritables. Au même moment, le prince s’était levé de son lit et, n’y tenant plus, s’était précipité à la porte qui le séparait de sa mystérieuse cantatrice. Hélas ! la clef était rentrée, et l’on ne voyait rien dans la serrure que de minces rais de lumière. Furieux et cette fois incapable de dormir, il retourna néanmoins à sa chambre et conçut une stratégie pour le jour suivant. Il arrêta une nouvelle fois la servante : « Je vous accorderai tout ce que vous voulez, si vous subtilisez pour moi la clef de la chambre qui jouxte la mienne. » La femme de chambre trouva la requête étrange, mais ne dit rien. Le frère du roi avait beaucoup de pouvoir ; son offre la tentait. Elle demanda de travailler de moitié pour le même salaire. Le prince accepta immédiatement.

            Ce soir-là, il ne se déshabilla pas. Il attendait avec impatience d’entendre enfin sa voisine, priant pour que la servante eût tenu parole. Aussitôt que les premières notes chantées traversèrent le mur, il bondit hors de sa chambre. Un petit faisceau lumineux émanait de la serrure, attestant de l’absence de clef. Ne résistant plus à sa curiosité, le prince s’agenouilla sans un bruit derrière la porte et plaça son œil près du trou. Tout d’abord il ne vit rien, car il ne savait où regarder, et la lumière provenant de la pièce l’éblouissait. Il faillit s’écrier de surprise lorsqu’il aperçut finalement une jeune femme vêtue d’une robe et de bijoux d’or qui étincelaient de mille feux ! Mais son étonnement fut redoublé en découvrant que son chant si mélodieux et si triste à la fois semblait s’adresser à... une paire de souliers ! Ceux-ci arboraient une teinte mordorée ternie. Or comme, fasciné, il restait à contempler ce spectacle, il les vit graduellement se polir, s’éclaircir, et enfin rutiler comme s’ils étaient eux aussi faits d’or pur...

            Il recula brusquement, frappé par une pensée soudaine. Il fit un rapide calcul : lui-même n’ayant été qu’adolescent lorsque le roi précédent et la reine avaient succombé, la princesse Laurine, leur fille, devait aujourd’hui être au seuil de l’âge adulte. Hélas, tout concordait. Il regagna son lit en chancelant. Sa loyauté envers son frère lui recommandait de le prévenir immédiatement du secret qu’il venait de surprendre. D’un autre côté, il lui répugnait plus que tout de livrer cette jeune fille aux traits angéliques, dont la voix le berçait comme par enchantement... Trop de sang avait déjà coulé.

            Laurine était fin prête pour le soir de la grande réception. Dès qu’elle eût salué Rosine, qui avait revêtu ses plus imposants froufrous pour l’occasion, elle se dépêcha d’enfiler seule sa robe, sa parure et ses souliers d’or. Ainsi transformés, ils paraissaient neufs et surtout, aucun doute ne pouvait être émis quant à leur richesse ni à leur éclat. Elle arrangea ses cheveux au mieux puis descendit aux salons, heureuse de voir qu’elle n’avait guère oublié la disposition des lieux.

            Les salles étaient pleines de monde. Alors qu’elle se frayait un passage pour s’approcher du roi, la fille du châtelain la reconnut. Ébahie de voir sa secrétaire mise plus splendidement qu’elle, elle voulut l’appeler, mais les murmures qui se répandaient rapidement sur le passage de l’inconnue étouffèrent les exclamations de Rosine. Arrivée devant le souverain qui l’observait avec un intérêt non voilé, la princesse se fendit d’une profonde révérence. « Madame, votre beauté illumine le château ce soir, lui dit le roi. Comment ai-je pu vivre tout ce temps sans vous connaître ? » Rosine manqua s’étouffer en entendant sa compagne muette répondre le plus naturellement du monde : « Sire, mon nom est Laure. » Ce à quoi le roi sourit : « Un nom de circonstance, assurément. » Elle inclina obligeamment la tête. « Permettez-moi, sire, de vous rendre hommage en vous chantant un hymne dont je suis l’auteure. » Cette fois, Rosine crut qu’elle allait défaillir. Non seulement Laure parlait, mais voilà qu’elle s’apprêter à chanter !

Toutefois, à peine avait-elle ouvert la bouche que le frère du roi s’avança et l’interrompit impoliment. « Non ! Madame, je vous en prie, ne faites pas cela ! » Sa lèvre tremblait et la détresse se lisait dans ses yeux. La princesse le contempla avec incrédulité, tandis que le roi vociférait : « Rufus, que signifie cet esclandre ? Vous faites honte à votre nom ! Veuillez présenter vos excuses à madame ainsi qu’à moi-même. » Mais le prince semblait sourd aux reproches de son frère. Son regard implorant n’avait pas quitté Laurine. « Je vous en supplie, princesse, murmurait-il. Je sais que l’on vous a blessée, gravement... Mais je ne peux vous laisser faire. Le roi est mon frère. Chantez pour moi s’il le faut. » Quelque chose, comme une certitude qu’elle portait dans son cœur depuis trop longtemps, se brisa en elle. Ce jeune homme savait manifestement qui elle était et ce qu’elle s’apprêtait à faire, pourtant il ne cherchait pas à l’accuser ni à la faire arrêter. Pis, il proposait de se sacrifier à la place du roi... Laurine s’était attendue à tout, sauf à cela. Malgré sa détermination, elle se sentait émue et troublée.
            « Ce sera la décision de sa majesté, trancha-t-elle pourtant, avant de se tourner vers l’usurpateur : Sire, il semblerait que votre jeune frère me réclame quelque sérénade : vous combleriez son désir en m’ordonnant de chanter pour lui. » Du coin de l’œil, elle vit le regard du prince s’agrandir encore. Vraiment, elle serait désolée d’envoyer à la mort un si brave garçon... Le ricanement du roi explosa dans la salle. « Pourquoi chanteriez-vous pour lui alors que vous êtes venue pour moi ? Ce freluquet a besoin d’apprendre sa place et surtout, d’y rester. » En entendant ces paroles, la résolution de Laurine se raffermit immédiatement : c’était bien là l’assassin qu’elle s’était toujours figuré, assoiffé de pouvoir et d’honneurs et ne consentant à les partager avec personne, pas même son propre frère... Alors qu’on repoussait de force le prince qui se débattait, elle prit une longue inspiration, puis sa voix s’éleva lentement et régulièrement. Elle chanta de tous ses poumons et de tout son cœur, comme elle n’avait jamais chanté.

            Un frisson d’admiration parcourut l’assemblée, tandis que le roi demeurait stupéfié devant un chant si pur et si beau. Il ne se rendit pas compte que ses poils se figeaient ni que ses vêtements se durcissaient en se couvrant d’or. Quand il prêta enfin attention aux étranges tiraillements de sa peau, celle-ci luisait déjà d’un jaune pâle métallique : il voulut sursauter, mais son propre corps le cloua sur son trône comme une enveloppe de plomb. Il pensa crier, et sa langue se glaça dans sa bouche et ses lèvres se soudèrent ensemble. Ses yeux terrorisés roulèrent une dernière fois dans leurs orbites pour apercevoir le visage de son frère déformé par la douleur, l’air triomphant de la princesse Laurine et le mélange d’incrédulité et d’effroi qui s’était emparé des courtisans.

            Lorsque le roi ne fût plus qu’une statue d’or massif, la jeune femme se tut. Un seigneur se précipita vers elle et s’agenouilla à ses pieds, la tête respectueusement baissée. « Princesse, après toutes ces années où nous vous avions crue morte, vous nous êtes revenue ! Bienvenue dans ce qui vous appartient, et pardonnez aux hommes dont l’allégeance première était au royaume. » On entendit alors une voix stridente s’exclamer : « Enfin, Laure ! Que signifie tout ceci, et pourquoi vous appelle-t-on “princesse” ? » Cependant, ces paroles furent rapidement noyées dans le flot des nouveaux serments que tous les hommes et les femmes présentes voulaient offrir à la fille de leur ancien roi. Ils me craignent à cause de ma voix, songea cette dernière avec une pointe d’amertume. Son talent, son art, son don des fées était devenu une arme fatale redoutée des nobles les plus puissants et des gens d’épée les plus aguerris. Quelle ironie !

            Elle les amnistia tous gracieusement, car il n’y avait pas de sens à vider les domaines du royaume pour en emplir ses cachots. Son séjour chez le châtelain, du reste, l’avait convaincue que le monde ne se divisait pas en deux camps aisément discernables. Se tournant pour scruter la salle, elle arrêta finalement son regard sur le prince, que des gardes retenaient toujours. « Ma vengeance est désormais complète, déclara-t-elle. Ce n'est pas contre un roi ni contre une famille que je l'ai accomplie, mais uniquement contre l'assassin de mes parents. Pour démontrer ma bonne foi, je demande aujourd’hui à l'héritier légitime du dernier souverain, le prince Rufus, d'accepter de partager le trône avec moi en devenant mon époux. »

            Il en fut qui trouvèrent curieuse, voire contre-nature ce mariage entre deux êtres déchirés par des meurtres sinistres. Parviendraient-ils jamais à s'aimer et à vivre heureux ? Quoi qu'il en soit, on raconte que le nouveau roi cessa rapidement de souffrir d’insomnies, et que sa chambre à coucher accumula les dorures au point d’en devenir de mauvais goût. Lorsqu’il demandait à la reine de lui redire les mots de ce chant qui l'avait enchanté avant même qu'il la vît, elle répétait de bonne grâce :

 

En d’autres circonstances, nous nous serions aimés

Devons-nous être esclaves de notre destinée

Et rester pour toujours prisonniers du passé

Ou avons-nous la force de nous pardonner ?

 

 


 

 

Voici donc la première nouvelle, à partir d'aujourd'hui et ce jusqu'au dimanche 22 juillet, vous allez pouvoir voter.
Petit rappel, un vote est un petit commentaire avec une note de 0 à 5, argumentée (^-^)


Cette dernière précision est de plus importante car une note seule n'a que peu d'intérêt et n'est pas très représentative. Je vous la demande seulement pour un petit bilan à la fin du mois mais je pense que ce qu'attendent vraiment les auteurs, c'est un petit avis. Merci  

 

       

 


 

 

Les votes pour ce texte sont clos ! (^-^)
Merci infiniment pour vos participations.

 

Publié dans 3ème page

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Commenter cet article
J
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me lire et d'avoir donné une note ! Je suis désolée pour celles et ceux qui ont trouvé l'inspiration "conte de fées" trop envahissante... J'avoue que je ne<br /> me suis pas posé la question en l'écrivant, j'ai justement voulu reprendre les codes du genre, sinon ça n'aurait pas été un conte !<br /> <br /> Je crois qu'il existe un conte où l'héroïne crache des perles et des joyaux quand elle parle, et la méchante crache des grenouilles et autres sales bêtes... C'est cela qui m'a fait penser à la voix<br /> d'or (vu le thème). Le reste est de mon cru, même si j'ai évidemment essayé d'appliquer les traditions du type "par trois fois", etc..
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G
Bonjour,<br /> <br /> Je trouvai ça vraiment très bon jusqu'à ce qu'on arrive à la fin. J'ai bien senti l'influence de plusieurs contes et ça m'aurait sûrement moins dérangé si la fin avait été plus originale (genre si<br /> il avait dit non).<br /> C'est vraiment très bien écrit et c'est pour ça que je mets 3/5.
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M
<br /> <br /> Merci de ton vote Grignoteuse (^-^)<br /> <br /> <br /> <br />
P
bonjour, l'histoire est sympa, mais elle s'apparente trop à nos chers contes d'antans. en lisant, je ne faisais que penser aux vieux contes....,bon, puisque la mode est lancée, je vote blanc, à<br /> bientôt.
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M
<br /> <br /> lol Merci de ton vote Phantom (^-^)<br /> <br /> <br /> <br />
J
Bonsoir,<br /> <br /> J'ai beaucoup aimé ce conte. C'est vraiment prenant et très bien écrit. Les personnages sont assez forts. J'aime bien même si le début m'a aussi fait penser à un conte bien connu.<br /> <br /> Je mets 4/5. J'ai passé un vrai moment de détente et me suis laissée emporter par l'écriture. C'est agréable. J'en redemande! :)
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M
<br /> <br /> Merci de ton vote Joe (^-^)<br /> <br /> <br /> <br />
P
bonjour.<br /> ce conte est relativement bien écrit;, cependant je suis de l'avis d'un autre commentaire posté, à savoir que le texte n'a pas d'originalité et l'on sent les influences de multiples contes qu'on<br /> aurait mis dans un shaker.<br /> je mettrai la note de 2/5, pour le travail d'écriture.<br /> je n'ai pas été séduite par l'ensemble, je suis désolée.@paf
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M
<br /> <br /> Merci de ton vote Paf (^-^)<br /> <br /> <br /> <br />